Nous débarquons du catamaran au Sud du lago Desierto. A notre plus grande joie, nous sommes portés par les vents dominants ! Nous avions ciblé un camping 20 km au Nord d'El Chalten mais celui-ci est fermé définitivement. Sur les conseils d'un guide d'une réserve, nous nous dirigeons vers un "Glamping" ( camping glamour) pour y poser notre tente (possible selon le guide ): impossible, le concept est d'offrir des nuits dans de vrais lits dans des grosses bulles plastique sorte de réplique d'igloo pour la somme modique de 300 euros ! Nous trouvons notre bonheur 5 km plus au Sud et un camping bien rempli (cela nous change du Nord) en grande partie par des argentins en vacances.

Le lendemain est l'occasion de la première rando. On teste le stop pour rallier le départ de la rando à 4km, première voiture et la chance des débutants nous sourit! On suit le rio Electrico (aucun barrage pourtant) sur un passage abrité en forêt puis arrivés au refuge, plus un arbre : ça souffle dur jusqu'à la grisâtre Laguna Pollone. Le retour est le même que l'aller (à la plus grande joie d'Hugo !).

De retour au camping, on constate que le vent a aussi soufflé ici dans la journée au vue de la quantité de poussière dans la tente (même si celle-ci était bien fermée) ! On est assez admiratifs des argentins qui préparent et dégustent leur barbecue dehors alors que nous nous abritons du vent dans la cuisine du camping ! 

Il est venu le temps du dernier trajet en vélo pour rallier El Chalten. Une douzaine de kilomètres tranquille a priori mais sans compter sur la chute d'Hugo sur la piste rendue glissante par des excréments de guanaco malades, son contrôle anti-dopage positif, la panne de l'assistance électrique et la double crevaison d’Anaïs qui s'était aventurée trop proche d'un arbre à calafate. Rien de ce qui est dit dans la phrase précédente n'est vrai (sauf peut être le gout prononcé d’Anaïs pour les baies de calafate;)) mais il fallait bien trouver des choses à raconter pour cette dernière étape . Nous trouvons notre camping pour les prochains jours, le contraste avec les campings du Nord est bien net: ici il faut se coller à la tente du voisin sous peine de se faire gronder et d'avoir a replanter ses sardines.Bah oui, faut rentabiliser car il y a du monde à El Chalten, cette ville quasi créée ex-nihilo dans les années 80 sur les piėmonts du massif granitique du Fitz Roy est la capitale autoproclamée de la rando en Argentine.

La bas, on retrouve (comme par hasard ;)) un couple d'amis "tourdumondiste" Hélène et Brieuc avec qui nous découvrons les sentiers de rando la journée et les happyhours des cerveceria (nombreuses ici) en soirée !

Le papa d'Hugo nous rejoint et nous rangeons définitivement la tente pour découvrir le confort oublié d'une chambre d’hôtel. Après avoir arpenté les sentiers assez faciles, pendant près d'une semaine, nous nous dirigeons vers la ville d'El Calafate pour nous rapprocher de l'autre attraction de la région: le glacier Perito Moreno. Nous séjournons entre temps dans une estancia avec balade en bourrins et asado d'agneau.

Le Perito Moreno aussi touristique soit-il n'en reste pas moins magnifique et impressionnant. Il finit sa course dans le lago Argentino, a la particularité d'être un des seuls glacier au monde à ne pas décroître. Depuis les passerelles d'observation, tout le monde attend le moment où se détachera le bloc de glace qui fera un plouf 50 m plus bas! 

Nous partons à la recherche des cartons en ville suivi d'un atelier empaquetage des vélos. Nous quittons l'immense, magnifique et fraîche Patagony de Florent direction Buenos Aires et ses grosses chaleurs. Quel contraste avec les paysages rencontrés pendant les 3 derniers mois : les grands espaces, les minuscules épiceries, les gauchos au bord des pistes, etc. Retour à la grande ville ! On déambule dans les différents quartiers, à défaut de vibrer pendant un match de foot, on se contente de la visite de la Boca en passant devant la Bombonera (le stade de Boca Junior) , on s'initie au tango,etc...

On fait même un saut en Uruguay en traversant en bateau le Rio de la Plata jusqu'à la ville classée de Colonia.

Voila c'est fini comme le chantait Jean Louis.

Statistiques :

  • Distance totale : 3560 km à vélo, dont 1389 km sur le ripio et 2171 km sur le bitume
  • Nombre de jours assis sur la selle : 63
  • Dénivelé positif : 34600 m
  • Moyenne : 14,6 km/h
  • Distance la plus longue : 109 km entre Chilecito et Villa Union
  • Distance la plus courte : 11 km (satané vent de face)
  • Point culminant : 4972 m (Abra del Acay)
  • Point le plus bas : niveau de la mer
  • Nombre de chutes : quelques-unes en Argentine (surtout pour Anaïs), très peu au Chili
  • Plus longue ligne droite : 25 km environ (entre Punta Balasto et Hualfin)
  • Nombre de crevaisons : 1
  • Nombre de rayons cassés : 0
  • Maillon de chaîne défaillant : 1
  • Pédalier remplacé : 1
  • 49 nuits en camping, 9 en bivouac, 9 chez des argentins ou chiliens et 24 en auberge/hôtel
  • Kilos de pâtes avalés : inestimable, mais Hugo a une longueur d'avance sur Anaïs
  • Nombre de pots de dulce de leche : plus que de raison...


Nous avons découvert une nouvelle façon de voyager, lente mais tellement plus enrichissante... C'était notre premier grand voyage à vélo, nous en avons pleinement profité et ce ne sera peut être pas le dernier !!!


Des bisous !

A bientôt !