Hola l’hémisphère Nord!


Avant de passer aux tours de roue, permettez nous de commencer par le tremblement de terre qui secoue l'Amérique du Sud et en particulier le Brésil : ce dernier n'a aucun club de qualifié pour la finale de la coupe Libertadores, ah oui ce n'est que du foot ! Le lien avec l'Argentine ? Pour la première fois, ce sont deux équipes de Buenos Aires qui vont jouer l'une contre l'autre (Boca Juniors vs River Plate) dimanche 11 novembre (Hugo est scotché à la télé de la chambre depuis laquelle nous écrivons cet article) et samedi 24 novembre. Ici le foot est très important (le président Argentin Macri a d'ailleurs été président du club de Boca Juniors) , et les publicitaires l'ont bien compris (une illustration d'un joueur de foot faisant office de panneau publicitaire, même le bas ventre y passe). Quand il nous arrive d'allumer la télé pendant une journée de repos, il y a forcément un match qui est diffusé soit en direct ou en rediffusion.

 


Revenons à nos deux roues, nous nous étions quittés à Cachi où nous avions croisé les premières bodegas du séjour même si nous n'avions vu que très peu de vignes. Notre route continue dans la valle Calchaquies, en suivant le fleuve Rio Calchaqui et en faisant étape dans les villages (900 habitants) de Molinos puis Angastaco où la piste laisse place aux rues pavées, c'est agréable ! Jusqu'à présent dans la vallée, toutes ces petites villes ont des géométries identiques : des rues perpendiculaires avec une place centrale très arborée. La Ruta 40 en quittant Angastaco en direction de Cafayate est magnifique : une sorte de montagne russe qui serpente à travers les gros rochers pour trouver des passages parfois à peine plus larges qu'une voiture.

Nous retrouvons l'asphalte sur la Ruta 40 environ 20 km avant notre arrivée sur Cafayate (prononcée Cafachaté ici). Nous rattrapons et doublons un habitant de la région à vélo qui prend notre aspiration et se fait un point d'honneur de nous dépasser avant l'entrée dans son village où nos chemins se séparent. Cafayate (13000 habitants, 1700 m NSM) est une ville où l'offre de logement ne manque pas car elle constitue un point de départ pour de nombreuses excursions et possède de nombreuses bodegas (domaines viticoles). Ces dernières sont réputées pour leur cépage torrontés qui donne un vin blanc sec et parfumé. Nous visitons la bodega del Esteco et les vignes de Torrontes dont les pieds font près de deux mètres de haut, chaque rang étant relié à son voisin par un maillage de fils métalliques pour que la vigne puisse s'étendre horizontalement et les grappes, à la faveur de l'ombrage des feuilles, être mieux protégées du soleil qui tape fort à cette altitude (ce sont les explications de la visite).

Le matin avait été plus actif avec la randonnée de los Colorados accompagné d'un guide (obligatoire) où nous avons pu voir les cascades en remontant le rio Colorado. Certains passages tenaient plus de l'escalade que de la randonnée !


Les premiers kilomètres en quittant Cafayate sont magnifiques : la montagne à droite de la route et la plaine recouverte de vignes à gauche. La suite de la Ruta 40 à partir de Cafayate est un peu moins fréquentée que les tronçons au Nord.

Notre escale du soir se nomme Amaicha del Valle où nous campons dans le jardin aménagé d'un particulier, c'est fréquent ici. L'eau chaude est produite par un feu de bois. Pour le dîner, quand nous donnons congés à notre réchaud et optons pour le restaurant, il faut être patient car avant 20h30, tous les comedors (cantines bon marché) sont fermés. Ce soir n'échappera pas à la règle : nous rentrons dans le restaurant à 20h30, la serveuse & cuisinière nous indique que tout sera prêt pour 21h00, nous débutons finalement le dîner à 22h00, peu nous importe, les étapes du moment sont relativement faciles, nul besoin de se lever aux aurores, ce qui explique en partie le sourire d'Anaïs ci-dessous:


Au cours de cette étape, nous avons quitté la province de Salta, traversé brièvement celle de Tucuman et sommes désormais dans la province de Catamarca. Ces 3 provinces avec celle de Jujuy forment la région Norte (Nord) de l'Argentine. 

Les villes et villages étant désormais moins fréquents, le paysage un peu plus désertique mais avec la vision au loin de sommets enneigés. Nous avons jeté notre dévolu sur le village de Punta Balasto où notre application Maps.Me (merci à ceux qui nous l'ont conseillée, ils se reconnaîtront) nous indique la présence d'un camping, mais il s'agit en fait d'une épicerie. Le gérant nous indique qu'il est possible de camper à coté de l'église sous réserve de se présenter à la police locale, ce que nous faisons, pas de problème pour le policier qui nous dépanne également en eau.  

Une chose est sure, impossible de se perdre en empruntant la Ruta 40 et encore moins entre Punta Balasto et Hualfin où nous suivons des lignes droites dont une de plus de 20 km ! Il n'y pas d'habitation, la seule présence humaine hormis un berger à cheval (appelé ici gaucho) est la présence d'un aéroport isolé (renseignements pris, cet aéroport a été construit pour l'accès des travailleurs à une mine à ciel ouvert d'or et de cuivre environnante : Bajo de Alumbrera, une des plus rentables de la planète, 2 km de diamètre et 5 millions de litres d'eau consommés par heure selon Les Echos... ).

Nous camperons en périphérie de Hualfin dans le camping des Termas (thermes d'eau chaude à 36°) encaissé dans les roches rouges d'une quebrada (canyon), la douche chaude y est garantie. Ici, la définition du mot "thermes" n'est pas la même que chez nous ! Il s'agit simplement de grandes baignoires dans lesquelles un tuyau apporte l'eau ! Pas d'hydrothérapie, ni de casinos ou de golfs...


Il ne nous reste qu'une soixantaine de kilomètres pour atteindre la prochaine ville de Belen (12 000 habitants) qui sont avalés en 3 heures sans forcer étant donné le dénivelé négatif de 800 m. Belen est "coincée" dans une cuvette entre les Andes et la plaine de Tucuman, nous avons été bien inspiré d'y arriver avant midi car le thermomètre y atteint facilement les 35° l'après-midi, c'est étouffant.


Et nos montures dans l'histoire? Hormis quelques resserrages de vis support des portes-bagages malmenés sur la piste, tout est ok, comme neuves à la couche de poussière près évidemment !

Plus de photo dans l'album associé.


Des bisous!